Concours – Ecole des Sablons

HOLA

L’empreinte d’hier dans le dynamisme de demain

L’école des Sablons est aujourd’hui un édifice symbolique et remarquable dans le tissu urbain neuchâtelois et dans le cœur de ses citoyens. Une réponse architecturale pertinente se doit de préserver ce lien tout en redynamisant le site, en s’ouvrant sur le mouvement, le voyage et l’extérieur. Le projet propose de révéler la qualité du bâti existant, d’en amplifier ses usages et de multiplier les scénarios, tout en sauvegardant son identité.

Si la typologie et l’expression du bâtiment sont préservées, la force du projet s’exprime incontestablement dans l’aménagement de son socle. Le projet propose de confondre le rez-de-chaussée et le sous-sol afin de créer un espace généreux à usage multiple, modulable en fonction des besoins des usagers, quel que soit leur profil. L’espace du réfectoire, adjacent à la salle de jeux et au bar, a pour particularité de se dilater jusqu’à ceux-ci, s’y confondre, et devenir un espace polyvalent qui peut accueillir, entre autres activités, événements sportifs, séminaires, conférences, spectacles, café-théâtre ou projections, permettant ainsi échanges et connexions sociales diverses et variées.

Un foyer suspendu assure l’entrée dans le volume évidé : le visiteur voit ainsi d’emblée les possibilités qui s’offrent à lui dans ce vaste espace pour créer son propre scénario. La passerelle est couronnée par un lanterneau permettant à la lumière de percer au-dessus du visiteur, l’invitant à la découverte des étages supérieurs.

Holà, Ola, Aula

La polyvalence de cet espace central est illustrée par le nom du projet qui peut se lire de trois manières : « holà » – le bonjour espagnol solaire qui, dans l’inconscient collectif, évoque vacances et voyages, la « ola » qui ondule dans les gradins de stades surchauffés lors de manifestations sportives, et enfin la « aula » – grand vestibule d’une maison, cour intérieure des palais et partie centrale de la scène qui nous renvoie notamment à l’atrium ou à l’amphithéâtre antique.

Le programme

La répartition claire du programme est visible dès l’entrée dans le foyer, ce qui assure une appropriation aisée et une orientation évidente à l’usager. Les espaces communautaires s’imbriquent et communiquent entre le rez-de-chaussée et le sous-sol, alors que les chambres se situent dans la partie supérieure du bâtiment. Les parcours des lieux communs sont perforés d’alcôves qui permettent à tout un chacun de s’y nicher et qui assurent une connexion visuelle entre les étages. Le réfectoire communique avec la cuisine, qui est elle-même adjacente à l’économat. Le front office, visible depuis la passerelle, est lié au back office pour un usage quotidien aisé. Les locaux techniques sont installés en sous-sol et se prolongent sous les gradins, qui sont eux-mêmes évidés afin de créer des espaces de rangements pour le mobilier du réfectoire. Les monoblocs de ventilation sont disposés dans les combles, et distribuent verticalement le bâtiment à travers de généreuses gaines latérales.

Des monolithes boisés

Les premier, deuxième et troisième étages sont consacrés aux chambres. Telle une ruche bien organisée, chaque monolithe boisé offre au voyageur un espace personnel dans lequel il peut venir se nicher. Dans l’univers collectif et partagé qu’offre l’auberge, chaque chambre fonctionne donc comme un cocon, et offre, au-delà de ses services usuels tels que sanitaires, rangements, alcôves dans les fenêtres, etc., un espace chaleureux qui préserve l’intimité du voyageur. Une intimité toutefois modulable – la paroi séparant les lits étant amovible. Les monolithes boisés des chambres de chacun des étages sont alignés sur la même trame horizontale et permet une distribution pertinente et aisée des techniques et des canaux de ventilation.

Un appartement unique

La morphologie certes atypique du logement de service révèle toutefois une grande qualité spatiale qui est notamment soulignée par ses nombreuses ouvertures en façade. Sa typologie s’insère de manière pertinente dans le programme: son entrée indépendante au premier étage, accessible par la passerelle extérieure, offre au locataire une autonomie vis-à-vis de l’auberge, dont l’accès depuis les espaces communs reste possible sans être obligatoire.

Aménagements extérieurs

L’enjeu principal des aménagements extérieurs est de préserver les mécanismes urbains d’aujourd’hui par le maintien des parcours et usages du site, notamment par une articulation hiérarchisée et distincte des mouvements piétons et véhicules. Les voitures et vélos sont regroupés dans un même espace qui induit une démarcation claire, un seuil vis-à-vis des espaces verts à l’usage exclusif des piétons, neuchâtelois ou visiteurs. La zone piétonne, elle, comporte une place de jeux et une zone détente, agrémentée de tables, adossées au bâti avec accès aisé à la cafétéria. Le grand tapis végétal qui se déroule sur la grande cour d’asphalte invite à la détente, au sport, et permet aussi l’organisation de divers évènements et manifestations. Cette grande place verdoyante offre une polyvalence des usages qui fait écho à ceux de l’aula du bâtiment tout en préservant la structure sous-jacente de l’esplanade.

Une plateforme ouverte sur l’extérieur

« HOLA » est l’architecture d’une plateforme qui vise à favoriser les échanges sociaux et culturels par son ouverture sur le mouvement, le voyage et l’extérieur. Plus-value pour la ville, ce nouveau pôle aura pour vocation de rayonner ses qualités architecturales et régionales bien au-delà de ses propres limites bâties.